#17 Écrire, ça s'apprend !
Et Plume lance sa formation pour accompagner les enseignants dans cette compétence
Bonjour à toutes et à tous.
Mercredi 23 avril 2025, et voici ma dix-septième Réplique.
Nous sommes désormais plus de 970 Répliqueurs. Aidez-moi à franchir le cap symbolique des 1000 en partageant cette newsletter autour de vous ! Énorme suspens sur le moment où nous allons passer la barre fatidique !
Un petit cœur en haut ou en bas m’aide à bien référencer ce contenu (et me fait très plaisir, vous vous en doutez).
Pourquoi l’écriture est-elle si difficile à enseigner ?
C’est la question qui m’occupe depuis plusieurs semaines. Elle prolonge la Réplique précédente, qui revenait sur le plan gouvernemental de « reconquête de l’écrit ». Un terme fort, martial, presque nostalgique.
Au-delà de la formule, se pose un problème profond et structurant : non pas celui de la reconquête, mais celui de l’enseignement. Pourquoi ne l’enseigne-t-on toujours pas vraiment ? D’autant que :
20 % des élèves quittent l’école primaire sans les compétences de base en écriture (Cedre 2022) ;
Moins de 30 minutes par jour sont consacrées à la production d’écrits (IGÉSR 2023) ;
Dans 70 % des classes, aucun temps n’est dédié à l’acte d’écrire (IGÉSR) ;
Et surtout : les enseignants ne sont ni formés, ni outillés, ni accompagnés dans cet enseignement pourtant fondamental.
On parle de fracture numérique. Mais la vraie fracture est scripturale.
Ceux qui savent écrire avancent. Les autres se taisent, décrochent, disparaissent.

Au programme de la dix-septième Réplique :
Comprendre les blocages historiques, institutionnels et didactiques autour de l’écriture
Clarifier ce qu’écrire signifie vraiment – d’un point de vue cognitif et pédagogique
Partager ce que nous construisons avec Plume pour rendre enfin possible cet enseignement
Une surprise à la toute fin pour les enseignants de cycle 2, 3 et 4
J’en profite pour dire que la Réplique souffle sa première bougie 🎂 ! J’avoue ne pas avoir été aussi assidue que prévu mais je suis heureuse d’avoir écrit 17 opus. Je ne veux pas écrire pour ne rien dire, je souhaite écrire quand c’est documenté et que je juge cela pertinent.
1. Comprendre les blocages historiques, institutionnels et didactiques autour de l’écriture
L’héritage républicain a valorisé une écriture conforme, rigoureuse, « sans fautes ». Le prisme orthographique a encore de beaux jours devant lui, croyez-moi !
On a enseigné l’orthographe, la grammaire, la graphie… mais rarement l’acte d’écrire lui-même.
Résultat : une confusion persistante entre
« savoir écrire » (= savoir rédiger),
« savoir graphier » (= écrire lisiblement et s’approprier le code graphique)
et « ne pas faire de fautes » (= orthographier correctement un texte).
Dans de nombreuses classes, la « production d’écrits » (= la rédaction) est réduite à des productions corrigées à la marge, sans travail explicite sur la construction du texte, ni sur la démarche de pensée qui le sous-tend.
D’abord, parce que l’écriture reste une zone floue dans les représentations professionnelles. Écrire, de quoi s’agit-il ? Copier ? Répondre à une consigne ? Argumenter ? Résumer ? Imaginer ? Dans les faits, l’écriture est partout… mais jamais vraiment définie, ni traitée comme une compétence en soi.
Ensuite, parce que l’enseignement de l’écriture est insuffisamment structuré
Les programmes sont peu prescriptifs. Il n’existe pas de progression nationale explicite, ni d’attendus clairs de fin de cycle.
Résultat : l’enseignement est laissé à l’appréciation individuelle. Et varie d’une classe à l’autre, d’un niveau à l’autre, d’une académie à l’autre.
Enfin, parce que l’écriture n’est pas enseignée comme une démarche.
On évalue un résultat (la rédaction), sans construire les étapes pour y parvenir.
On corrige ce qui a été mal fait (de préférence en rouge), sans toujours enseigner comment faire. La plupart du temps -et j’avoue l’avoir fait- l’enseignant propose une rédaction en guise de tâche finale, à la fin d’une séquence et l’évaluation sommative vient sanctionner l’ensemble des apprentissages. Le terme « sanctionner » est vraiment à comprendre dans sa double acception car c’est bien ce que ressentent nos élèves.
Enfin, la rédaction n’appartient à aucun champ disciplinaire. Elle est abordée en français, rarement en histoire, jamais en sciences. Et pourtant c’est bien cet exercice qui permet d’évaluer tout au long de la scolarité.
2. Que signifie « écrire » — du point de vue cognitif et pédagogique ?
Écrire, ce n’est pas seulement aligner des mots.
C’est penser en langage écrit. Cela mobilise des processus complexes (planification, mise en texte, révision), mais n’est presque jamais enseigné comme une suite de stratégies. Les élèves sont souvent « lâchés » face à une consigne ouverte :
« Raconte un souvenir de vacances.»
Et l’enseignant corrige après coup, sans outillage de réécriture.
Il en résulte un double découragement :
L’élève, livré à lui-même, ne progresse pas.
L’enseignant, face à 25 textes déséquilibrés, se heurte à une correction fastidieuse
Sur le plan cognitif :
planification : que vais-je dire ?
mise en texte : comment vais-je le dire ?
contrôle et révision : est-ce que mon lecteur va me comprendre ?
Ces dimensions sont invisibles… et donc difficilement évaluables, à moins de les modéliser.
Sur le plan pédagogique :
L’acte d’écrire doit être :
rendu visible : en montrant des exemples, en écrivant devant les élèves ;
progressif : du mot à la phrase, du brouillon au texte final ;
répété : écrire chaque jour, même 10 minutes ;
accompagné : avec des canevas, des banques de débuts de phrases, des matrices.
Lorsque nous mettons nos élèves en situation d’écriture, il nous faut ainsi préparer différents éléments :
un plan simple à propos du contexte (par exemple le lieu / ce que je vois / ce que je ressens) ;
des amorces de phrases (« Quand j’entre…», « À gauche, il y a…») ;
un corpus de mots accessibles ;
C’est cette mise en marche cognitive que la pédagogie doit permettre. Pas la simple évaluation du résultat. Je pense que tout le monde a compris où je voulais en venir…
3. Ce que nous proposons avec Plume
C’est exactement ce que nous déployons avec Plume :
Une méthode structurée, Inspirée de la méthode Singapour
Chaque parcours modélise une démarche complète :
l’écriture manuscrite ou tapuscrite,
la recherche d’idées (l’idéation),
du brouillon (les écrits intermédiaires, si importants !),
la révision textuelle (la fameuse relecture),
à la publication (réellement, l’édition des livres des élèves, sur des supports professionnels qui les rendront fiers).
Un test de positionnement, co-construit avec le CNRS
Disponible depuis septembre 2024, conçu avec l’équipe du CERCA, équipe l’écriture, ce test de positionnement permet de situer l’élève selon ses compétences : cohérence, syntaxe, lexique, organisation...
Nous travaillons actuellement à la construction de modèles pour les évaluations nationales mais le test est déjà disponible sur Plume.
Plus intéressant encore, à partir de ce test, il vous sera possible de voir la trajectoire de progression de vos élèves, émettre des grilles d’évaluation de compétences et même de générer des parcours de différenciation adaptés.
Des parcours différenciés
Il devient possible d’accompagner de manière hyper ciblée et différenciée tous vos élèves, quel que soit leur profil ! C’est comme si vous aviez conçu une multitude de supports adaptés qui prennent en considération le profil d’apprentissage de chacun de vos élèves.
4. Le mot de la fin et une surprise pour les enseignants (à partager sans modération)
Et si vous faisiez de l’écriture un rituel aussi simple qu’efficace ?
Du CP à la 3e, découvrez comment intégrer la production d’écrits au quotidien grâce à un parcours guidé, stimulant et ultra-pratique. Nous lançons une formation gratuite sous forme de challenge que nous vous offrons ! Incrivez-vous dès à présent et rejoignez les 357 enseignants déjà inscrits.
Le challenge, qu’est-ce que c’est ?
Une aventure pédagogique de 7 jours, conçue pour vous aider à :
intégrer la production d’écrits dans votre routine de classe,
obtenir des séquences et des supports clés en mains,
échanger avec des experts,
découvrir Plume, la plateforme d’écriture intuitive et différenciée.
Écrire, ça s’apprend. Mais ça s’enseigne surtout… et nous vous accompagnons pour cela. Rejoignez le Challenge Plume et transformez durablement la place de l’écriture dans votre classe.
À très bientôt pour une nouvelle Réplique !
Il semble que vous n'ayez guère de réelle connaissance de ce qui se passe dans les classes. Dommage pour les enfants